Le mois d’Août s’est installé sans crier gare dans notre quotidien. Il a tout ralenti et tout réchauffé. Eparpillé les sandales, les jeux et les enfants, ameuté les copains et les cousins, réuni les générations. Le wifi ne passe pas dans ce coin paumé et au lieu de s’en plaindre (il y a 10 jours on aurait pété les plombs) on a ajouté un transat pour cette cousine qui passe dans le coin, trouvé un magazine créatif de l’année dernière, ajouté paresseusement un rang au projet en cours et re-rempli les verres à la ronde…
Ahhhh, mais qu’est-ce que ça fait du bien quand même…
Bien sûr qu’on est parfois trop nombreux dans la tente/cabane/maison/appart/combi, bien sûr qu’on a pas tous le même mode de vie ou les mêmes envies de loisirs (sans parler des horaires des uns et des autres…) mais le café se partage sans horaires, les salades d’été sont universelles et trans-générationnelles, le vélo inoubliable et la marche à pied un plaisir retrouvé. Les règles habituelles se bousculent dans un joyeux désordre, les habitudes des uns et des autres se téléscopent et s’enrichissent, le plaisir d’être ensemble pour quelques temps ou quelques jours lisse ces disparités et/ou pimente les conversations.
Certains tombent du lit aux aurores, avant les autres, et leur plaisir va être dans ce calme, cette tranquillité et ce temps qui s’étire. Profiter de la table de cuisine vide et des premiers glouglous odorant de la vielle cafetière, nez en l’air, les yeux dans les rêves… les idées passent librement et s’assemblent de manière nouvelle.
Ou alors filer s’approprier les chemins environnants ou la plage encore déserte, un chien ou des baskets pour le rythme et c’est parti ! Là aussi, les yeux se régalent de détails, le nez détécte les parfums de la campagne et les idées s’échappent (ou affluent plus exactement) avec une liberté bienvenue.
D’autres vont étirer la matinée dans les bras de Morphée, profiter des draps désuets et des édredons démodés, se réveiller, se rendormir, regarder l’heure, écouter les bruits de la maison, humer les parfums qui montent et se rendormir encore une fois en faisant rouler comme un bonbon acidulé une idée qui en entraine une autre…
On pourrait vous raconter la journée, toute de cet acabit, rarement conforme aux plans prévus, mais le plus souvent riche et bienfaisante, toujours enrichissante et créative si on y regarde bien. C’est peut-être justement le fait qu’on examine moins l’efficacité de nos actions qui renouvelle la créativité et recharge sans qu’on y prenne garde les réflexes d’inspiration.
Le temps des vacances, c’est comme du week-end à volonté, avec de la place pour tous ces petits moments que d’ordinaire on fait sauter par manque de temps. Ou plutôt, les vacances, c’est cette (petite) période où il est attendu que l’on prenne du temps pour soi, que l’on prenne la liberté d’en perdre (du temps), que l’on ne soit plus (ou moins) efficace, où l’exigence que l’on a vis à vis de soi même et de la vie en générale baisse d’un bon cran… Et en retour, la porte s’ouvre pour de nouvelles choses, pour des petits (ou des grands!) bonheurs inattendus, pour des essais de toutes sortes qui dénués d’enjeux, ouvrent des possibles. Que ce soient des expériences de vie, des rencontres humaines, des dépassements sportifs, culinaires ou la découverte d’un nouveau loisir, ces découvertes que le temps des vacances déclenchent, se prolongent souvent dans l’année en essais transformés.
Pour nous les Chouettes, c’est aussi un espace précieux pour expérimenter librement, tester, essayer des choses sans forcément penser à intégrer la réalisation dans un kit crochet ou un kit bijoux. Nos bagages de vacances contiennent inévitablement un peu de matériel et des matériaux, complétés sur place avec des trouvailles locales. Les repérages d’idées faits dans l’année sur pinterest sont en général inaccessibles et c’est de mémoire et en se mélangeant les pinceaux que les réalisations s’élaborent. C’est souvent ainsi que les bonnes idées éclosent. Parfois retravaillées plus tard pour s’adapter à une édition de Chouette kit. Mais pour l’heure ce n’est pas l’idée et aucune contrainte ni de technique ni même de style ou de mode ne vient interférer l’envie de faire.
